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Injonction quand tu nous tiens

Injonction quand tu nous tiens
Édito 304
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Les différences se cultivent

13 Mars 2018
Sans faire des raccourcis trop « raccourcis », et parce que mars est arrivé, j’ai commencé quelques grands nettoyages et classements à la verticale. Parce que je lis les magazines, féminins (et autres), ce que j’assume parfaitement malgré certaines critiques masculines alentour, ces mêmes qui les lisent pardessus mon épaule, j’ai retrouvé de vieux articles qui m’ont stupéfaite. Leur nombre n’a d’ailleurs fait que renforcer ce sentiment. Les titres ou accroches n’étaient que des « faire ou être comme ci et pas comme ça », bref des injonctions très/trop générales… Attention, leur formulation n’est pas « impérative » (à l’impératif) mais chaque invitation ou conclusion distille subrepticement ce qui vaut et prévaut, appelle à s’interroger voire à s’inquiéter.

En les lisant, je me suis demandée dans quel monde stéréotypé nous vivions, de quels diktats trop communs nous avions besoin pour mieux vivre, alors qu’il est bien connu que ce qui va à Paul, ne va pas à Jacques et encore moins à Hélène ! D’où d’ailleurs, pour contourner cette tendance au moule, « l’appel » de certains philosophes dont Fabrice Midal, à être plus narcissique c’est-à-dire en accord avec ce que l’on est, aspire à être et pas à ce que l’on devrait être en fonction des cases cochées.

A ce propos toujours, prendre son destin en main (1) n’est pas qu’une expression, elle illustre l’anti-déterminisme dont jouit l’homme, ce penseur… Quant à changer de vie, c’est une possibilité que l’on a toujours sous la main (2), et les exemples de virage à 180° ne manquent pas.

Bref, parmi ce florilège d’injonctions et d’interrogations enrobées, en voici quelques-unes :
Quel anxieux êtes-vous ? => Tout le monde l’est, doit en avoir conscience... et en souffrir.
La minceur est devenue une névrose collective => Suis-je névrosé(e) si je mange ce qui me fait du bien ou si je fais simplement attention ?
Génération moi moi moi… => Génération Y rendez les armes et surtout ne changez rien. On ne lutte pas contre la nature profonde de toute une génération…
Je ne cours plus, je marche => Oubliez le running, c’est la marche qu’on préfère.
Méditez, éliminez => Sans la méditation, point de salut ni de sérénité.
Sois beau et t’es toi => La beauté extérieure masculine en fer de lance. Au moins ça change !
Good morning routines => La routine c’est in et aucunement un tue l’amour, c’est bien connu.

Je suis sûre que plusieurs d’entre elles feront écho en vous. C’est normal et le but aussi. Reste que les conséquences de ces injonctions ne sont pas anodines. Elles ont tendance à nous formater, à nous couper les ailes, en nous limitant. Pire, elles nous rendent intolérants à tout ce qui dépasse, en d’autres termes nos différences et celles des autres.
Aussi, acceptons ce que nous sommes avec nos aspérités, en refusant ces refuges capitonnés qui nous siéraient trop bien, car le meilleur des mondes est celui que l’on façonne de ses propres mains (3) !

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.

PS. Quelques soins, ci-dessous, dont profiter comme bon vous semble, en fonction de votre nature profonde, de vos aspirations...
Soins