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Tarifs femmes vs hommes

Tarifs femmes vs hommes
Édito 172
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Oui à la différence !

25 Novembre 2014
Le féminisme n’a pas bonne presse alors qu’au vu des inégalités qui demeurent entre femmes et hommes, chacune (voire chacun) d’entre nous devrait le défendre, le porter haut. Dommage car le chemin est encore long pour ne serait-ce qu’éradiquer la différence de salaire entre femmes et hommes, le couvercle posé sur la carrière des femmes à qui l’on ne permet pas de mener une double vie : « I mean » professionnelle avec enfant(s).

Si je ne vais pas, ici, refaire le film de ce désamour envers le féminisme, il faut bien reconnaître aussi que certaines initiatives le desservent, à commencer par cette volonté affichée par une poignée de « non représentantes » qui prônent l’égalité pour tout, la désexualisation (ou presque) de l’individu, femme et homme, l’homogénéisation. Tout en étant féministe, je réfute ce combat pour un être humain « complètement mixte ». J’assume des traits féminins, dits superficiels, comme la coquetterie et même d’autres, moins glorieux, et la virilité, le flegme masculins continuent de me faire rêver.

Mais revenons aux mauvaises « serviteuses » de la cause des femmes…

Récemment, quelques féministes, se disant éclairées ont saisi le ministère de Berçy, en pointant du doigt certaines discriminations tarifaires. Il s’agit des différences de prix, affichées et jusqu’alors assumées, pour le nettoyage d’un chemisier et d’une chemise, au pressing, pour une coupe femme et une coupe homme, chez le coiffeur… En toile de fond et comme vous l’aurez compris, il y a le temps humain, car il s’agit de métiers de services, de prestations réalisées par des femmes et des hommes. Or, sous couvert, de féminisme à la petite semaine, elles ont oublié une réalité économique.

Repasser un chemisier pour femme avec souvent, plis, cols, boutons, fronces… originaux prend plus de temps, en moyenne, que de repasser une chemise pour homme. Faites le test, c’est édifiant ! Par ailleurs, si le coton est un classique masculin, nous lui préférons souvent, nous les femmes, d’autres matières comme la soie, le satin, le stretch. Les nettoyer est également plus complexe

Quant à la coupe femme et à la coupe homme, sauf à s’appeler Jean Seberg ou Charlize Theron, dans leur version courte, là également, le temps moyen consacré pour l’une et pour l’autre est sans commune mesure. Ajoutons le coiffage homme en deux temps trois mouvements versus le brushing femme avec volume, mouvement, boucles… et la démonstration est faite. Autre élément à mettre dans la balance : les femmes ont aujourd’hui (encore) les cheveux plus longs que les hommes, d’où l’utilisation aussi d’un peu plus de shampoing et autres conditionneurs pour prendre soin de leur « crinière ».

Bref, en être là aujourd’hui, sous couvert de féminisme, est bien triste pour ne pas dire affligeant et parfaitement déconnecté de la réalité économique, qui fait souvent défaut en France…
Ne nous trompons pas de combat pour le droit des femmes !

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.