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Séquence psy chez le coiffeur

Séquence psy chez le coiffeur
Édito 42
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Entrer en analyse capillaire

15 Novembre 2011
Mon titre est volontairement "aguicheur" comme l’horoscope, lu en catimini, au vu et au su de personne. Comme si c’était un aveu honteux que de vouloir en savoir plus sur la position des astres, leur effet sur notre signe, notre journée, notre semaine voire notre mois, notre moi aussi sans oublier notre sur-moi. Or, dès la Grèce antique et l’oracle de Delphes, le Devin d’Astérix qui lit mieux dans le sanglier rôti que dans le poisson "passé" d’Ordralfabétix jusqu’à la prose annuelle d’Elisabeth Tessier, bref depuis que le monde est monde, connaître l’avenir attise notre curiosité, nous interpelle, nous inquiète aussi. Quant à notre propre personne, elle continue narcissiquement de nous passionner avec ses non-dits, ses zones d’ombre, ses forces, ses faiblesses... De "L’herbe n’est pas plus verte ailleurs" à "Demain est un autre jour" jusqu’à "Qui vivra verra"... il y a de quoi dire, écrire et prédire.

Dans une version plus factuelle, moderne et interventionniste (ou prendre son destin en main), citons également le "Dis-moi ce que tu manges, et je te dirai qui tu es" peu faire loi, illustré au second degré par Franck Dubosc dans son sketch "Rencontre dans un supermarché". Visible, immédiat, raccourci aussi, notre caddie parle pour nous… et de nous. Certaines grandes enseignes des quartiers urbains huppés surfant sur la vague "révélation dans le chariot", ont d’ailleurs mis en place un shopping-dating (sur le modèle des speed-dating dois-je le préciser) en nocturne, le jeudi. Véridique après le job-dating, le baby-sitting-dating versus le jeprendsmontemps-dating ! Ame célibataire, si vous vous y rendez, juste un conseil : veillez à mettre un peu de finesse dans votre panier marqué du sceau "cœur à prendre" au risque d’être mal analysé ou interprété...

Mais revenons aux prédictions...
J’en étais au fait avéré que l’on désire toujours (secrètement bien souvent) en savoir plus sur nous d’où les psy, les analyses en tous genres, la dernière en date étant celle de l’ADN pour déceler un talon d’Achille, une faiblesse, une pathologie latente... Le "dites-moi ce qui ne va pas chez moi" n’est pas qu’un appel à l’aide dans une situation difficile mais une curiosité sereine pour s’améliorer, aller mieux, se connaître plus. Et en la matière, un nouvel acteur est arrivé, sans se presser, tel Zorro mais avec ses ciseaux, c’est le coiffeur ! En effet, le cheveu est non seulement le disque dur ou la mémoire vive de tout ce que nous avons consommé depuis des mois mais également un excellent révélateur de notre cuisine interne et de son fonctionnement tant physique que psychologique.

De la même façon que l’habit ne fait pas le moine, que le maquillage œuvre parfois comme ravalement de façade, le brushing effectué dans les règles de l’art peut être un cache misère que le psy qui sommeille en quelques coiffeurs analysera en un coup d’œil et de peigne. Alimentation, fatigue, stress, état psychologique... sont passés à la loupe sans tergiversation ni couper les cheveux en quatre ! Et d’ailleurs, n’allons nous pas chez le coiffeur pour changer "d’hair" ?

Certains d’entre-vous diront "évident", d’autres "bluffant" alors que la plupart (peut-être) crieront au loup, au charlatan ! Et moi, je dis "intéressant" en demandant à voir...

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito et très vite sur le "divan" d’un coiffeur...