Autour
de moi

Non ma fille, tu n'iras pas danser !

Non ma fille, tu n'iras pas danser !
Édito 28
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Laissons l'enfant grandir à son rythme

19 Juillet 2011
Récemment encore, je regardais d’un oeil lointain les baby miss ou mini princesses qui concourent aux Etats-Unis. Triste, affligeant et révoltant à la fois.

Triste car ces fillettes ont une enfance volée ou atrophiée. A l’heure de jouer à la poupée, elles sont les poupées de leurs parents.
Affligeant car elles sont déguisées en "femmes", maquillées à outrance, coiffées ou plutôt "choucroutées", sans oublier leur jeu de scène qui est une parodie de la gent féminine, maniérée et vulgaire. Merci pour l’image véhiculée !
Révoltant car ce sont les adultes, mère et/ou père, qui inscrivent leur enfant à ce jeu de dupe, miroir aux alouettes, destructeur de personnalité, superficiel en hymne au paraître, avant-goût d’un show-biz de mauvais goût. Et parce que ce sont également des personnes "responsables" (majeures) qui sont aux manettes de cette industrie indécente.

Dans un autre registre, moins voyant certes, car sans fard, mais tout aussi destructeur si l’enfant n’a pas l’envie ni les épaules pour y adhérer, les parents qui poussent leur progéniture à exceller en sport, en danse, en musique… Quel sketch au bord du terrain ou sur un strapontin ! Hurlant sur leur champion, trépignant et tournant en rond comme des lions "en dehors" de la cage… Inhumains…

Mais revenons au début de mon propos…
En terre anglo-saxonne, comprenez outre Atlantique et Manche, les instituts de beauté, les spas… pour mineurs fleurissent, offrant des prestations d’adultes à peine revues pour une clientèle enfantine, sauf les collations "très" sucrées. S'il n'y a pas de lien direct avec les concours de baby miss… nous sommes dans le même registre. Confiante dans notre côté latin, je nous croyais à l’abri de ces excès sans âge ni mesure. Que nenni ! A Paris, un institut de beauté accessible dès 6 ans vient d’ouvrir (Mini Kids Spa), d’autres établissements en France proposent également des soins de beauté pour enfants. Si le massage du bébé, proposé dès la naissance d’ailleurs, est une belle idée dans les pas de Shantala (Lire son livre : "Un art traditionnel, le massage des enfants"), pour qu’il prenne conscience de son corps et que ses parents le comprenne, proposer soin du visage, make-up, vernis, épilation… dénués de toute connotation ludique me semble disproportionné voire même dangereux.
Et d’ailleurs, plusieurs pédiatres, psychologues, enseignants… ont récemment tiré le signal d’alarme, s’insurgeant contre "la fabrication précoce de lolitas consommatrices" et "une érotisation ou une sexualisation trop précoce".

Sachons mesure garder et laissons aux enfants le temps de l’enfance. Il sera bien assez tôt, à l’aube de l’adolescence, de leur faire part de nos astuces beauté héritées de nos mères, grands-mères…
Non ma fille, tu n’iras pas...

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.