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Noël 2014 sans Lammily Doll

Noël  2014 sans Lammily Doll
Édito 175
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Offrez du rêve avec un soin !

16 Décembre 2014
Etant enfant, j’avais une poupée Barbie, blonde comme les blés, aux mensurations et tenues parfaites. Cette incarnation féminine m’a-t-elle complexée, rendue superficielle ou trop coquette avec un petit pois dans la tête ? Je ne crois pas… C’était compter sans la Lammily Doll, qui promettrait d’être le it des cadeaux de Noël pour les filles, en 2014.

Cette « under doll » n’est autre qu’une poupée « mannequin » mais au physique nettement moins avantageux que Barbie, autrement dit moche. Vous apprécierez l’antithèse entre mannequin et moche. Moche, j’exagère peut-être un peu, elle est juste brune, enrobée avec de la cellulite (effet peau d’orange non restitué), moins sculpturale que son ainée Barbie (1,60 m environ)… et arbore crânement des boutons d’acné, des grains de beauté, des vergetures, en options grâce à quelques stickers plus vrais que nature. Quant à sa garde-robe, exit les talons hauts dont pourtant elle aurait bien besoin, vive les baskets blanches banales et autres joyeusetés du laisser-aller. Ne lui manquerait plus que le legging déformé, le pull trop large et le pot de Nutella en accessoire…

Non, vous ne rêvez pas dans le mauvais sens du terme : la Lamilly Doll offre bien tout cela, façon miroir. Elle serait notre reflet ou presque…

Pour ma part, si je m’insurge contre l’hyper-sexualisation des filles, accélératrice de précocité mal appropriée (Lire l’édito : Non ma fille, tu n’iras pas danser), le coup de la poupée, qui nous ressemble ou présentée comme telle et surtout comme l’antidote des complexes féminins, me laisse perplexe !

Pourquoi faudrait-il qu’un jouet nous ramène à une certaine réalité ? N’est-il pas justement une fabrique à rêves et le sel de l’imaginaire ? N’est-il pas ce monde à part et à créer qui permet de s’en échapper pour un monde des possibles ? Dans la même veine, il faudrait réviser bon nombre de romans, mythes, fables et contes de fée, pour tuer la fiction dans le texte.

Bref, je ne suis pas convaincue, et j’imagine assez mal une maman dire, en voyant la Lamilly Doll de sa fille : « Oh, comme ta poupée est belle ! », et la fillette la croire et même le penser.

Si sous le sapin, vous ferez comme bon vous semble pour vos têtes blondes, pour les adultes et vos chers et tendres, s’il vous plaît offrez-leur du rêve grâce aux soins ! Car vous verrez, ils vous le rendront au centuple…

Très heureuses fêtes et rendez-vous en 2015 pour un nouvel édito.