Autour
de moi

Mon make-up à moi !

Mon make-up à moi !
Édito 81
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

A l'heure de couper le cordon

2 Octobre 2012
Si mon titre peut rebuter la gent masculine, rassurez-vous Messieurs, les prochaines lignes devraient vous intéresser au plus haut point. Père, oncle, frère… vous aurez au moins une fois dans votre vie, affaire à une ado maquillée comme « une voiture volée ». Ce préambule ou cet avertissement étant fait, revenons à mon propos…

Etant enfant, nous avons toutes fouillé dans la trousse à maquillage de notre maman. D’abord en cachette avec retenue, avec son autorisation parfois pour un peu de « rose » à lèvre… puis très vite en entrant dans le « rouge vif » du sujet : fard au poing, blush levé, crayon en main… Voyant après quelques tentatives manquées façon « peintures de Sioux » (l’expression n’est pas de moi mais son auteur se reconnaîtra…) que la palette de Maman a ses limites, l’achat de maquillage avec tests en pagaille aux rayons des grands magasins s’avère être une évidence. Sauf que même avec la « bonne » palette, il y a un moment dans la vie d’une adolescente où tout bascule et pas seulement « en façade » : le jour où elle tente quelques mélanges audacieux tel Picasso. Là, les paroles acerbes et le rimmel vont couler à coup de « Tu n’y es pas allée avec le dos de la cuiller » ou pire encore : « Tu t’es maquillée avec une truelle ? ». Mais la rupture est consommée, nous coupons le cordon avec notre mère, son maquillage, sa façon de l’utiliser… et arborons notre nouveau style avec fierté, un soupçon de provocation et beaucoup de rébellion.

Avis aux pères, c’est à cet instant précis que la chose se corse pour eux aussi et que le « Tu ne vas quand même pas laisser sortir ta fille comme çà ! » va pimenter le dialogue. Ce à quoi il lui sera répondu du tac au tac par la mère en question (et en questionnements) : « Je te signale que c’est ta fille aussi ! ». Imparable sur la scène du ping-pong parental et des causes perdues d’avance.

Bref dans l’univers féminin le make-up est le signe qu’une page se tourne. Pour ma part elle fut discrète même si je garde un souvenir ému de ma première trousse de maquillage, offerte par une tante, débordant de fards, de rouges à lèvre… (l’une de ses amies était esthéticienne). Mais j’avoue également n’en avoir pas fait très bon usage au sens esthétique du terme, ayant alors un faible pour les fards bleu et vert, et le rouge cerise : exactement la tendance automne-hiver 2012 ! Trente ans après, si ce n’est pas être trendsetteuse !

Aussi ai-je décidé pour notre prochaine « à la une » de replonger le doigt dans le pot de confiture et d’aller me faire maquiller en bleu, vert et rouge. Comme l’assassin revient toujours sur les lieux de son crime… chasser le naturel, il revient au galop…

Rendez-vous jeudi « à la une » et la semaine prochaine pour un nouvel édito.