L’homme est une femme comme les autres

Épilation, coloration capillaire, manucure, soins du visage, rituels pour le corps… les hommes prennent de plus en plus soin de leur apparence. Cette tendance démontre que ces pratiques ne sont plus seulement réservées aux femmes. Pour l'homme d'aujourd'hui, prendre soin de soi est devenu un impératif social, qui se traduit par une augmentation des ventes de produits cosmétiques masculins de 45%, entre 2005 et 2010. Parallèlement, le temps passé à la salle de bain (arlésienne machiste s’il en est une) est désormais de 30 minutes en moyenne par jour pour un homme versus 40 minutes pour une femme. Et toc ! Ajoutons à cela le développement de la patientelle masculine, autrefois chasse-gardée féminine, dans les cabinets médicaux dermatologiques et esthétiques, qui pèse désormais 20% (vs 5% il y a quelques années). Si je n’irais pas jusqu’à dire que l’homme est une femme comme les autres, quoique, je suis heureuse de constater que prendre soin de soi se décline aussi au masculin.

Reste que comme tout progrès (si, si, c’en est un), il y a encore du chemin à faire. Viscéralement, je n’aime pas l’opposition entre théorie et pratique car elle est l’apanage des « je le sais mieux que toi parce que je l’ai vécu », des « tu ne peux pas comprendre ». Cela étant, parce que féminité, maternité… induisent une écoute particulière ou plus poussée de son corps, les femmes ont une longueur d’avance sur les hommes, à l’exception des sportifs dont l’ordinateur de bord indique la température ambiante, à chaque minute, qu’ils soient il ou elle d’ailleurs.

Dans cette méconnaissance des hommes à l’égard de leur propre corps et de leur bien-être en particulier, on constate qu’ils ont tendance à abuser de leur force naturelle, à l’épuiser même. C’est particulièrement marqué chez les anciennes générations, les X, Y, Z étant plus enclins à se pomponner (quarantenaires et plus, c’est à vous que je m’adresse). Ce quasi-mépris s’installe insidieusement dès la vie adulte où l’on se croit invincible, inépuisable, jusqu’à « la pleine fleur de l’âge ». Or, plus les années passent et plus le tonus, la résistance, la capacité à récupérer s’étiolent… normalement. La crise de la quarantaine arrivant, on s’invente alors de nouveaux défis pour que le déclin pressenti ne soit pas gravé dans le marbre. Cette piqure de testostérone, cette quasi-rébellion envers soi-même peut être salvatrice si elle ouvre le chemin du « je prends soin de moi » durablement et sûrement, et pas celle des défis à la « hulk » (= « à la con »).

Alors messieurs, écoutez-vous (sans exagération, le mythe de l’homme malade et hypocondriaque n’en n’étant pas un), mangez équilibré sans sauter le petit-déjeuner, ni grignoter au déjeuner et encore moins sans festoyer au dîner, faites du sport régulièrement, dormez suffisamment… et prenez soin de vous en dehors de la salle de bain (s’il vous plaît), en profitant d’un soin du visage, d’un massage énergétique, d’une demi-journée au spa, d’un soin capillaire profond, d’une séance de méditation… Effets antistress, belle humeur et belle gueule garantis !

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.