Autour
de moi

Le flow, nouvel eldorado ?

Le flow, nouvel eldorado ?
Édito 160
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Vivre l'instant présent

22 Juillet 2014
Si s’écouter parler est une impolitesse vis-à-vis d’un auditoire « prisonnier », un défaut réservé souvent aux imbus d’eux-mêmes, il arrive aussi, que sans vice ni arrière-pensée, on s’entende parler, on se voit agir… comme si l’on était spectateur de nos actes. En règle générale, ce sentiment n’est pas plaisant et traduit même une absence d’intérêt, un manque de motivation, une distance, un éloignement… Bref, on n’est pas à ce que l’on fait, mais ailleurs. Tête et corps sont déconnectés, le second agissant comme s’il était télécommandé par quelques réflexes et automatismes. D’ailleurs, ne dit-on pas à l’autre quand cet état l’habite : « Tu n’es pas à ce que tu fais ! »

L’enfant perçoit encore plus ce sentiment, cette situation quand il s’ennuie. Pire que l’ennui lui-même, il se voit s’ennuyer, incapable de trouver un jeu, une occupation qui pourrait l’occuper ou mieux encore l’absorber. Or, le flow c’est cet état particulier d’ultra-absorption par ce que l’on est en train de faire, ce moment de déconnexion avec la réalité quand le temps n’a plus prise, que l’on est bien et pleinement dans l’action, que l’on lise, dessine, jardine, cuisine, travaille… On appelle également flow : l’attention sans effort, sans « conflits motivationnels » (interaction entre différentes motivations), ni stress…

Regardez-moi (façon de parler), à l’instant où j’écris ces quelques lignes, je suis presque en état de flow. Les mots s’enchaînent avec plus ou moins de facilité, le temps file… et quand j’aurai terminé je serai, toute modestie gardée, heureuse de vous faire partager ces mots et la notion de flow.

Loin d’être un sujet comme un autre pour alimenter les dîners en ville, le flow est étudié par de nombreux psychologues et a même été mesuré.
Il revêt quatre dimensions inscrites dans le temps de l’action :
 
  • Absorption cognitive ou sentiment de maîtrise de l’activité, sans ennui ni anxiété. On sait que l’activité est faisable.
     
  • Hors du temps, c’est le moment où l’on a une perception altérée du temps. On ne voit pas le temps passer.
     
  • Dilatation de l’ego. On ne se préoccupe pas de soi, on est serein, on transcende l’ego.
     
  • Activité autotélique (« Qui entreprend une activité sans autre but que l’intense satisfaction qu’elle procure, en parlant d’une personne »). On se sent bien voire en extase. Le flow devient une récompense en soi.

Je suis sûre qu’à travers ces quatre phases, vous retrouvez des sensations déjà vécues. Alors, si cet été, on mettait un peu de flow dans notre vie ? Car comme l’indique le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, le flow a de nombreuses applications, du sport à la spiritualité en passant par l’éducation et la séduction.
Après le slow life, vive le flow life !

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.