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Le choc des générations

Le choc des générations
Édito 71
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

X, Y, Z...

26 Juin 2012
Les conflits de générations ont toujours existé : entre les grands-parents et les parents, éventuellement un cousin ou un oncle plus jeune, les enfants et les petits-enfants. Aux trois générations souvent immortalisées sur une photo de famille, j’ajoute deux « couches » : le cousin ou l’oncle plus jeune et nos propres enfants (les petits-enfants dans le texte). Si nous en sommes conscients, enfant, c’est en prenant de l’âge que l’on commence vraiment à mesurer les fossés générationnels, qui nous séparent. On s’entend même dire : « De mon temps… » ou « Quand j’étais (plus) jeune… » alors que l’on s’était promis de ne jamais prononcer cette phrase de « vieux con »…

En fait, plus les années passent et plus on s’enferme malgré soi dans sa caste générationnelle (« X » me concernant : 1959-1981), et je ne parle pas seulement du cercle des amis. A moins d’être un éternel adolescent ou de vivre au rythme de « l’adulescence » comme la génération Y (j’y viens…). Plus jeune, je trouvais ringardes les discothèques pour trentenaires et quadra. Mais si aujourd’hui je devais aller me déhancher sur le « danse floor », je réfléchirais à deux fois avant de me présenter à la porte d’un club en vogue, au risque de passer pour ringarde, à mon tour. Comme vous l’aurez compris, la fête de la musique est passée par là, les années aussi… Les businessmen de la nuit l’ont d’ailleurs bien compris en créant des concepts selects pour trentenaires, quadra voire plus ou moins, carte platinium en main. Là au moins, on ne se pose pas la question de l’âge : si on est là c’est parce qu’on le vaut bien ! L’Oréal l’a très bien intégré aussi, en ratissant large au royaume de ses ambassadrices : de la benjamine Barbara Palvin (mannequin) à l’aïeule Jane Fonda.

Le monde de la beauté et du bien-être, est également marqué par ces différences générationnelles car « grand » employeur, et en recherche perpétuelle de nouveaux clients. Au cours de visites récentes d’instituts, de bars à beauté… j’ai été frappée par le comportement de la génération Y (celle des personnes nées entre 1981 et 1996), côté salarié(e) et côté client(e). Je dois également préciser que j’ai déjà eu affaire à elle en tant qu’employeur, que ses désidératas et ses papillonnements au travail m’avaient sidérée. Génération des « digital natives » nourrie à l’ordinateur et à Internet, elle est partisane d’un effort mesuré, n’envisageant aucunement de rester toute sa vie dans la même entreprise. Si vive la flexibilité, le plusieurs vies dans une vie, on peut quand même lui reprocher une attention à minima et une excellence au « qui peut le plus, peut le moins ». Alors que de mon temps (génération X, je vous le rappelle), on s’accrochait à son poste dans un marché de l’emploi en berne, les échelons en ligne de mire…

Mais revenons à la génération Y salariée et consommatrice de soins. L’accueil un tantinet ailleurs est surprenant. Et pour cause : rester connecté(e) encore et encore, smartphone en main avant, pendant (parfois) et après un soin. Des fois qu’un message tombe à l’eau ou qu’un pavé dans la mare comme le tweet de Valérie Trierweiler. Le consommateur « Y » est tout aussi cool, dans le bain… et connecté.

Je souhaite bien du courage aux employeurs de cette génération, beaucoup de patience, d’opiniâtreté et de connectique aussi pour les fidéliser. De même aux natifs « Y » car la génération Z, des personnes nées après 1996, arrive sur le marché et est encore plus connectée que la génération Y, car nourrie aux réseaux sociaux et à Internet puissance dix !

Ainsi va la vie, de génération en génération…

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.