Autour
de moi

Le bio fait son show !

Le bio fait son show !
Édito 41
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

You Are So « Biotiful »

8 Novembre 2011
S’il ne s’agit pas d’être un mouton de Panurge, le bio interpelle, fait débat, se développe et se démocratise. La preuve qu’il a du répondant et répond aussi à une demande, avec à la clé de belles et de saines promesses. Et quand vous êtes maman (ou papa bien que la parité ne soit pas encore de ce monde), la sensibilisation au bio est décuplée. Des meubles à la lessive, à l’alimentation, en passant par les jouets, les vêtements jusqu’aux produits de toilette, tout l’environnement de l’enfant est concerné et passé au crible du durable, de l’éthique et du bio. Parfois même, il faut bien le reconnaître, jusqu’à l’excès, c'est-à-dire avec une dose de culpabilisation alors que la cause est belle et responsable. Vous n’avez jamais entendu ce fameux « Comment ! Vous ne voulez pas le meilleur pour votre enfant ? » asséné par un vendeur à court d’arguments ou par un proche inquisiteur avec le tutoiement et le masque du mépris de rigueur ? Comme s’il pouvait en être autrement... Et si, in fine, c’est nous qui voyons, passons à la caisse puis ensuite à l’examen de notre conscience, cette formule toute faite (entre nous, ni faite ni à faire) est à bannir ! Notez qu’elle s’utilise aussi au rayon de la sécurité, autre talon d’Achille des nouveaux parents, comme si nous allions acheter une poussette à risques !

Mais revenons au bio. L’adopter est-ce une volonté sociétale de sensibiliser le nouveau-né dès le berceau ? Je ne crois pas non, mais pencherais plutôt pour un choix de préserver l’enfant de tous ces ingrédients récemment décryptés, nommés et décriés qui complexifient formulations, compositions... et nous empoisonnent la vie. Quant à nous, parents or not parents, mais adultes consentants, laissons de côté le bio idéologique pour choisir le bien fondé du bio ou du naturel (appellation non labellisée).

Positivement parlant, les carottes bio ont une saveur incontestable à défaut d’un calibrage zéro défaut. Qui s’en offusquera une fois cuisinées ? Parallèlement, du côté obscur de la planète, les exemples illustrant l’utilisation et la commercialisation de substances dangereuses pleuvent avec acidité : du traitement nocif des jeans fabriqués en Turquie, en Asie… aux produits d’entretien au packaging industriel (gage d’efficacité et d’un marketing primaire mais « étudié ») tout juste sortis des placards de Bree Van de Kamp... Les produits de beauté et de toilette ne sont pas en reste : du décrié parabène, conservateur désormais persona non grata et chassé de nombreux produits, à la silicone des shampoings, jusqu’à l’emballage en dérivés parapétroliers qui enrubanne le tout, la planète cosmétique tremble, prend bonne note et globalement change.

De l’arrêt des tests sur les animaux dans les années 80, nous sommes à l’heure de la transparence, de la traçabilité, de la maîtrise des ingrédients et de l’adoption du plus naturel qui soit. Et même à celle de matières pérennes ou disponibles à long terme (versus en voie d’épuisement) mais également produites ou extraites à distance raisonnable pour que leur bilan carbone ne vienne pas ternir leur quotient naturel. Pas facile de faire la somme bio (ou naturel) + bilan carbone + durabilité… et d’obtenir un total positif, n’est-ce pas ? Quant à la peoplisation du bio à l’effigie de quelques donneurs de leçon qui voyagent en jet, je n’entrerai pas sur ce terrain miné et sans intérêt.

In fine, pour consommer bio ou naturel, il faut être convaincu et y trouver son compte pour que cela dure avec plaisir et entrain. Je pense aussi que nous n’avons aujourd’hui plus le choix...
Un débat à poursuivre dans un prochain édito, en famille... de produits.

Et pour un point de vue, grandeur nature, je vous donne rendez-vous jeudi, « à la une » après un soin effectué dans un institut bio… et naturellement mardi prochain, pour un nouvel édito.