Autour
de moi

La vérité sur les régimes

La vérité sur les régimes
Édito 111
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Le pourquoi du yo-yo

28 Mai 2013
J’aurais également pu titrer : « Un régime une fois, un régime toujours », et vous allez vite comprendre pourquoi…

Vous connaissez l’expression « tomber sur une émission TV », au détour d’un zapping. C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines, en deuxième partie de soirée. Le réflexe est de (re)zapper en courant ou de rester scotché devant son petit écran. Dans mon cas, j’ai regardé jusqu’au générique de fin. Et même, si j’ai raté le début du reportage, j’en ai saisi la substantifique moelle, qui dérange...

Le thème, guère original j’en conviens, était les régimes. Mais appréhendés de façon inédite, sans intérêt commercial sous-jacent, et par des médecins et des nutritionnistes scrupuleux. La conclusion clinique fut sans appel : dès qu’une personne a fait un régime, notamment précocement, pour cause de surpoids avéré (quelques kilos suffisent), elle connaîtra l’effet yo-yo à chaque période de laisser-aller, de régime, de moindre attention, de régime… car le corps a sa mémoire à travers les cellules graisseuses et les régimes n’y peuvent rien.

Je m’explique…
Dès qu’il y a eu kilos en trop… les cellules graisseuses se sont développées pour emmagasiner la graisse et la stocker. Et elles ne disparaîtront jamais (même après une liposuccion, par exemple), tels des réceptacles immuables, au cas où il y ait de nouveau de la graisse à stocker.
Pour illustrer mon propos, imaginez un grain de raisin sec en période de poids contrôlé, et un grain de raisin gorgé de jus en période de « laisser-manger ». Ces grains sont les cellules graisseuses, présentes sous une forme différente en période maigre et en période grasse, mais toujours là.

Ainsi, la personne qui aura perdu du poids après un régime, devra faire attention toute sa vie, grâce à une bonne hygiène alimentaire plutôt que de tester des régimes successifs, au risque de reprendre plus de poids et plus vite, au moindre écart, cellules graisseuses en embuscade.
Rappelons également que la perte de poids est plus lente que la prise de poids, et que nous revenons rarement à notre poids « idéal ». C’est le fameux cercle vicieux en escaliers, qui fait que chaque nouveau régime est plus difficile que le précédent, est source de déception, de nouveau laisser-aller, d’insociabilité et cetera.

Mais pour finir sur une note plus gaie, quoique… il y a, en matière de poids, une différence homme/femme, dans la perception que nous avons de notre propre corps. Les femmes s’imaginent plus grosses qu’elles ne sont, alors que les hommes se voient plus minces. Il faut de tout pour faire un monde, et les inégalités homme/femme ont encore de belles années devant elles, à commencer par le fait avéré qu’il est plus facile pour un homme de perdre du poids, que pour une femme… cellules graisseuses (une nouvelle fois) à l’appui.
Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.