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La coiffure low cost

La coiffure low cost
Édito 122
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Une offre qui décoiffe ?

17 Septembre 2013
Dans l’édito du 11 avril 2012 , je vous parlais d’une proposition de l’Union Européenne, qui viserait à réglementer le fonctionnement des salons de coiffure, en trois points. 1. Dans l’exercice de leur profession, les coiffeurs se verraient interdire le port de bijoux, montres, accessoires et autres breloques… par mesure d’hygiène. 2. Les coiffeuses auraient également interdiction de porter des talons hauts au profit de chaussures plates à semelles antidérapantes… pour des raisons de sécurité. 3. Ils seraient de bon ton que coiffeuses comme coiffeurs aient "plus de discussion sociale pour favoriser le bien-être sur le lieu de travail".
Pour l’heure le texte est toujours en discussion… et je subodore que certains d’entre vous pensent qu’il n’y a que Bruxelles pour proposer un texte pareil ! Et pourtant, le sujet, loin d’être loufoque, est on ne peut plus d’actualité.

Je m’explique…

Peut-être avez-vous vu le reportage de Capital, dimanche 8 septembre sur M6, sur les salons de coiffure low cost. Moi oui. Loin d’être un phénomène marginal, ces salons tendent à se multiplier sous différentes formes.

Ainsi, l’enseigne Self Coiff "baisse l’addition" si une copine, votre cher et tendre, voire un bénévole cueilli dans la rue vous fait votre shampoing et si vous vous séchez vous-même les cheveux après une coupe. Pendant ces minutes précieuses, la coiffeuse officielle (du salon) s’occupe d’un autre client car vous l’aurez compris, l’important c’est la coupe. A ce propos, sachez que 22% des français la réalisent eux-mêmes ou en famille.

Autre concept, Beauty Bubble, qui implante ses mini-salons dans les centres commerciaux, les gares… Ici, l’offre est encore plus minimaliste : la coupe est réalisée à sec à condition d’avoir le cheveu propre. Il n’y a d’ailleurs pas de point d’eau dans ces micro-boutiques et le brushing est inexistant car réducteur de cadence ou nombre de coupes par coiffeur et par jour.

Et c’est là, que je voulais en venir !
Le rendement exigé par ces enseignes induit un rythme de coupe effréné (auquel le coiffeur est financièrement intéressé), des gestes accélérés et comptés, souvent un mauvais positionnement du corps, une relation client / coiffeur à minima car "pas le temps pour ça"… et des TMS (troubles musculo squelettiques) en bonus !
La FNC (Fédération Nationale de la Coiffure) s’est d’ailleurs penchée sur le sujet pour limiter cette épée de Damoclès qui pend au-dessus du secteur de la coiffure car on ne badine pas avec les TMS !

Quant à moi, je suis bien heureuse que mon coiffeur prenne son temps, toute proportion gardée naturellement, car pendant mon dernier brushing j’ai bouclé cet édito ! Nous avons même eu le temps de parler coiffure…

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.