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La coiffure fait sa cour

La coiffure fait sa cour
Édito 148
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Tout Versailles pour un chignon

29 Avril 2014
De tout temps, la coiffure a fait des vagues, connu des modes. Si je ne remonterai pas au temps des égyptiens ni à celui-ci de Samson qui dépourvu de sa toison se trouva bien affaibli, je vous emmène le temps de cet édito à Versailles, à la grande époque. En d’autres termes, celle où les rois Louis y logeaient.

Après le parfum et le maquillage, la coiffure est le troisième et dernier volet de ma visite guidée au château. « The last but not the least… »

Avant cela, au temps de Marie de Médicis, couronnes et chignons sont à la mode. Les femmes les poudrent de fine farine d’os pour qu’ils tiennent… l’ancêtre de la laque. Notons entre autres extravagances, celle de cette même Marie de Médicis qui osa se teindre en blonde avec quelques procédés qui aujourd’hui alerteraient aussitôt les autorités sanitaires ou les défenseurs d’un cheveu sain dans un corps sain.

Dans ce bal de kératine, les hommes ne sont pas en reste. Louis XIII a de très beaux cheveux longs coiffés à la Comète, avec une mèche ramenée sur l’épaule. Comète, du nom de celui qui l’a inventée et portée. Mais à la suite d’une maladie, Louis XIII perdit ses cheveux et dut porter une perruque. Que croyez-vous qu’il advint alors à la cour ? La perruque devint « in ». Une mode nait souvent d’un mimétisme… Louis XIII icône de mode avec sa perruque ? Affirmatif !

Pendant que les hommes se régalent à porter « bravement » une perruque (leur poids pouvait atteindre 1 à 1,5 kg), poudrée de blanc, de couleurs… Louis XIV alterne blond cendré, châtain, noir… formes et longueurs plus ou moins bouclées, les abbés préférant les perruques à tonsure.

Parallèlement, Madame de Sévigné et Madame de Montespan firent de la coiffure en hurluberlu un must de 1670. Pour la visualiser, imaginez une cascade d’anglaises et le reste de la chevelure coupée et bouclée façon chou frisé. Le kâle avant l’heure…

Quant à la coiffure à la Fontanges, du nom de celle qui l’a créée, elle est née après une partie de chasse royale particulièrement ventée. Madame de Fontanges improvisa alors une coiffure de fortune avec un ruban de sa jarretière dont les nœuds tombaient sur le front. Le roi Louis XIV, dont elle était l’une des maîtresses, en apprécia la singularité et lui demanda de la porter toute la journée. Il advint ce qui devait advenir : toutes les dames de la cour se coiffèrent de la sorte.

Et aujourd’hui, quoi de neuf côté coiffure pour ce printemps-été 2014 ? Des coupes et des couleurs en accord avec sa personnalité et son visage sans diktat particulier si ce n’est beaucoup de naturel et un brin de sophistication.

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito,

Photos : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) - RMN-GP / Daniel Arnaudet / Gérard Blot