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"L'abracadabrathérapie"

Édito 101
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Thérapie-ci, thérapie-là

5 Mars 2013
Le mot thérapie ne s’emploie pas à la légère. Chasse gardée des médecins ou des thérapeutes, il se partage pourtant de plus en plus, dès qu’il y a bienfait. Il s’accommode à toutes les sauces aussi, notamment dans la sphère bien-être, autre notion éminemment galvaudée. Bien-être, art de vivre… sont cousins de rubrique.

Si je ne conteste aucunement certaines thérapies, ou « traitement pour guérir une personne malade », la plus connue étant peut-être « la psy one » sur canapé, séparons le bon grain de l’ivraie. En effet, le folklore n’est jamais loin et dessert les thérapies qui font sens, sont sérieuses et efficaces même sans le sceau de la médecine occidentale.

Prenez la « stone therapy » (ou soin aux pierres volcaniques), rien que son évocation dénoue les tensions et réchauffe le corps. Et pour cause, l’utilisation roulée et l’application de galets volcaniques sur le corps lors d’un modelage est un pur moment de lâcher prise.

La chocolathérapie, bientôt de saison car sans poisson, le lundi de Pâques tombe un 1er avril cette année, allie le plaisir olfactif du cacao et son action apaisante sur le mental, ses vertus hydratantes et purifiantes sur la peau… sans les kilos !

La vinothérapie, illustrée par Caudalie, est fondée sur les richesses du raisin sans excès bacchusien : bain au marc, gommage aux pépins, modelage à l’huile… pour profiter des polyphénols puissants antioxydants et antiradicalaires. Quant à la cure de raisin au moment des vendanges, elle est à la fois détoxifiante et reminéralisante pour aborder l’hiver le corps neuf.

Le pomothérapie signe son entrée dans les nouvelles thérapies à base de fruits : pomo comme pomme, vous l’aurez compris. Après le « mangez des pommes ! », pourquoi ne pas les utiliser à même la peau ? Car c’est bien connu : « an apple a day keeps the doctor away ».

Dans une autre sphère, celles des régimes, la chouthérapie reste un pilier pourtant très contesté : la soupe au chou consommée à chaque repas ferait maigrir. Si alléchant qu’on en mangerait… presque. A l’heure des régimes variés sans dictat mono-produit pour éviter toute carence, le chou n’est définitivement pas si chou.

Et comme le bien-être est un vaste monde, la ronronthérapie fait parler d’elle. Le chat, animal de compagnie, apaiserait ses maîtres. Pourquoi pas, sachant que le félin est l’incarnation même de l’indépendance entretenue… alors qu’il se fait entretenir. Le choc de l’oxymore conduirait-il à l’électrochoc sérénité ? Et si vous êtes plutôt chien, passez votre chemin…

Mais la palme revient à la promothérapie où la satisfaction quasi jouissive, sécrétion d’endorphines à l’appui, que suscite l’achat de quelque chose à prix remisé. Tout, sauf un chat naturellement, car il aurait interférence entre promo et ronron thérapies ou alors un effet décuplé hors de contrôle. Dans le cas présent, l’encensement du consumérisme dans toute « sa grandeur » me laisse sceptique…

Pour l’heure, je pars pour la montagne profiter d’une skithérapie en mode poudreuse associée à une oxygènothérapie d’altitude, une bonne dose de luminothérapie, un doigt de fonduethérapie… et des soins au sommet !

Rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel édito.