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Je souffre donc je suis

Je souffre donc je suis
Édito 64
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Tendance jeûne et commando

24 Avril 2012
L'adage "Il faut souffrir pour être belle" continue de faire ramage, plumage et ravage, aussi bien auprès de la gent féminine que masculine. L'égalité, en maîtresse des lieux, s'est immiscée entre les deux parties. Certes différemment…

A la manière forte pour ces messieurs prêts à suer sang et eau pour soulever de la fonte. L’expression n’est pas de moi… Le sport et l’homme peuvent faire deux mais font surtout un, que ce dernier soit un rameur (soyons folle !), un vélo d’appartement (soyons ironique !), le football (là, je suis sûre de moi !), la course à pied, le tennis, le golf… Il est même parfois la maîtresse avouée, celle que l’on rejoint quand la coupe est pleine ou à portée de main… Le sport est l’ami de l’homme mais pas seulement. Deux hôtes sont dernièrement entrés dans la vie de l’homme : les régimes et les soins.
Du côté des femmes, nous sommes nées avec une lime à ongles autour du cou, dans un bain de soins et les hommes dans les choux. Le « sois belle et t’es toi » assumé fait partie de notre vie sans pour autant en être la finalité en « soie ». Régime et sport viennent ensuite, dans l’ordre mais avec une régularité bien différente. Adieu les tabous, affrontons la réalité : régime d’abord, le sport dans la foulée, sauf exception (Jeannie Longo, Florence Arthaud, Laure Manaudou…) ou la découverte du yoga. Et je ne justifie aucunement mon poil dans la main en matière d’éducation physique et sportive (EPS).

Le décor est planté.
Une fois n’est pas coutume, je mets les soins de côté pour me concentrer sur les régimes (nombreux) et le sport (entité « singulière »).
Arrivée là, je botte en touche les régimes pour m’attarder sur l’une de ses variantes extrêmes : le jeûne. Il est tendance, a ses adeptes, ses ascètes devrai-je écrire, mais est décrié par le corps médical. Il peut même être associé dans une volonté de ralliement ultime au sport lors d’un jeûne et trek ou d’un trek et jeûne. Vous les mettez ensuite dans l’ordre que vous voulez pour parler de vos prochaines vacances…

Côté sport, l’entraînement type commando fait également des émules. Une « discipline » (le mot est bien choisi) dans le vent pour « avoir des sensations » et contrebalancer une vie trop ouatée, exclusivement cérébrale, psychiquement stressante…

Dans les deux cas (jeûne et entraînement intensif), la quête de souffrir, de ressentir son corps, de pousser ses limites, de crier famine… est là !
Je n’invente rien… Regardez le succès de l’émission Koh-Lanta : tout y est ! Les épreuves physiques, la faim après la défaite ou, dans le meilleur des cas, la noix de coco à toutes les sauces… et le jeu avec ses sombres calculs, ses stratégies….
Les amateurs de sensations fortes ou les masochistes y participent…
Les recalés ou voyeurs sur canapé regardent…
Et moi, je passe mon tour !

Rendez-vous en mai pour un nouvel édito.