Autour
de moi

​Etre jeune dans sa tête

​Etre jeune dans sa tête
Édito 290
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Pourquoi jeunesse devrait passer ?

7 Novembre 2017
J’ai hésité entre « être jeune » et « rester jeune », ce qui situe bien le débat : devenons-nous vieux ou naissons-nous « déjà » vieux, autrement dit mature ? Pour ma part, j’ai parfois cette impression étrange d’être toujours jeune dans ma tête, d’être celle que j’ai toujours été même face aux responsabilités, à l’adversité : je fais face en adulte, mais je me surprends aussi à regarder cela avec mon moi profond d’enfant. Cette sensation de jeunesse m’habite, me transporte, quand j’écoute une musique qui fait écho en moi, qui m’entraîne, me donne la pêche et la force d’oser comme à 18 ans. Et 18 ans n’est pas un âge pris au hasard : il est celui où commence déjà « notre déclin physique », comme me l’a récemment rappelé un médecin…

Et d’ailleurs, pourquoi faudrait-il que jeunesse se passe ?

Face à ce sentiment d’être la même qu’il y a 20 ans ou plus, je mesure le chemin parcouru sans prétention aucune mais surtout le fait que j’ai traversé toutes ces années en évoluant, en devenant adulte sans m’en rendre compte vraiment, et surtout en ne perdant pas mon âme et mes rêves d’enfant. En effet, quand les responsabilités affluent, je les gère comme une seule femme (une once de féminisme ne nuit jamais) en étant moi mais avec cette part d’adulte (qui fait désormais également partie de moi) qui prend le dessus, me supplante…

Bref, je suis à la fois jeune dans ma tête et responsable aussi. Quant à mon corps de quarantenaire, c’est une autre histoire, sans sursis malheureusement, mais j’en prends soin.

In fine, pourquoi arrêterions-nous d’être nous, sous prétexte que nous vieillissons ? Pourquoi nous grimerions-nous en vieux en écoutant de la variété française datée, en chaussant des Méphisto si nous avons toujours porté des stilettos ? Parce que le regard des autres, c’est-à-dire la pression sociale, nous intime de devenir mesuré(e) et parce que physiquement (le corps encore) nous marquons le pas.
Est-ce suffisant pour faire taire cette petite voix (fraîche) intérieure ? Non !
Aussi, sans me dérober, je rappellerai que dans la vie, il faut savoir « être proche de ses envies, de ses rêves… », que « pour rester jeune, il faut cultiver humour et légèreté… », ou encore « qu’une vieillesse franchement acceptée est une seconde jeunesse. »

Pour l’heure, je file écouter Face To Face des Daft Punk pour me donner la pêche, être enveloppée de cette sensation inaltérable d’être jeune et parce surtout je suis moi and not someone different...

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito.