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Alimentation mon amie

Alimentation mon amie
Édito 164
Delphine HENRIET
Delphine HENRIET

Retrouver ses papilles grâce à la pleine conscience

16 Septembre 2014
Si manger pour vivre est essentiel, l’alimentation étant un carburant, il s‘avère que cette évidence semble avoir quitté certains êtres et corps. Quant aux nourritures spirituelles, elles sont un complément (alimentaire) de la vie, son sel même.

Ainsi, des ultra-sceptiques défendent, que les aliments que nous consommons étant pollués, génétiquement modifiés, industrialisés, désincarnés, pétris d’exhausteurs de goût… nous feraient plus de mal que de bien. Manger nous tuerait à petit feu… Une position extrême, certes, mais non dénuée de vérité, à l’instar des scandales alimentaires récents. Je ne prends hélas pas grand risque à l’écrire…

Pour les aficionados des régimes ultra-restrictifs, et même si l’on assiste fort heureusement à une « baisse de régime » de ces méthodes radicales, je ne suis pas sûre que leur alimentation « only » soupe de chou, tutti ananas… soit source de vie.

Autre « malheureuse » tendance du moment : l’orthorexie. Mix entre « orthodoxe » et « anorexie », c’est une pathologie lourde et galopante, qui induit que l’on ne vit plus que pour manger ce que l’on a décrété comme étant bon pour soi. La personne qui en souffre, n’est alors plus dans la bonne connaissance d’elle-même, des aliments qui lui font du bien selon les principes de la diététique du Tao ou de la naturothérapie, mais dans un emprisonnement (social notamment) par l’assiette. D’où un mal-être profond.

Heureusement, pour se réconcilier avec l’assiette, que l’on souffre de pathologies alimentaires, que l’on ait du poids à perdre ou tout simplement du plaisir à retrouver, et avant quelques mesures diététiques, il y a la pleine conscience. « Encore elle ! », me direz-vous. « Affirmatif ! », je vous réponds. S’écouter, et sans parler s’il vous plaît car on ne parle pas la bouche pleine, fait du bien. Pour en savoir plus sur cette approche, j’ai interrogé Véronique Maillet des espaces Qee à Paris et Qee à Boulogne , qui vient de lancer l’atelier « Manger en pleine conscience »*. Ce dernier a pour but de percevoir plus clairement nos propres sensations alimentaires. A travers des exercices ludiques, inhabituels… nous apprenons à diriger notre attention, sans jugement ni critique, sur ce qui se passe en notre for intérieur lorsque nous mangeons pour découvrir et distinguer les différentes sortes de faim, en observant les goûts, les odeurs, les pensées et les émotions qui surgissent au cours d'un repas.

Alors quand j’ai lu récemment un article qui titrait cyniquement « Manger en silence et puis quoi encore ! », j’ai pris ma plume ! Si la convivialité à table est un plaisir immense à cultiver, il faut parfois repasser par quelques moments de solitude face à son assiette (et sa vie), en pleine conscience, pour retrouver les sensations de faim et de satiété, et pouvoir ensuite retrouver le plaisir de partager un repas, des saveurs, des odeurs… Pourquoi croyez-vous que les sachets lyophilisés des astronautes ou des grands navigateurs sont concoctés par nos grandes toques françaises ? Pour le goût évidemment ! Et parce que manger doit rester source de vie et de plaisir !

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel édito,

*Le prochain atelier a lieu le 27 septembre 2014, de 14h15 à 15h45, au Café Qee Paris . Et le prochain déjeuner guidé en plein conscience se tiendra le 18 octobre 2014, de 13h30 à 15h.