L'interview de Sarah Daniel Hamizi alias La Barbière de Paris

Sarah Daniel Hamizi est La Barbière de Paris. Derrière cette appellation, il y a une femme, première barbière de Paris, une chef d’entreprise à la tête de deux espaces dédiés aux hommes, et depuis septembre une marque cosmétique et un centre de formation. Quant au parcours de cette femme de caractère, qui a été formée au métier de barbier par des spécialistes malgré quelques réticences de « genre », côté clientèle masculine, il a contribué à redorer le blason du métier de barbier, celui de l’artisanat, un autre de ses combats… Bref, aujourd’hui, les hommes lui disent merci ! Portrait…


En quelques mots, quel est votre parcours professionnel ?
En fait, j’ai toujours voulu être barbière, depuis mon plus jeune âge. Alors j’ai fait un CAP de coiffure mixte, la seule voie qui menait au métier de barbier, un brevet professionnel et une année de spécialisation en esthétique. C’est grâce au « mixte » que j’ai appris à faire un brushing, une mise en pli… techniques qui me sont indispensables encore aujourd’hui. Ensuite, ce furent deux rencontres : Jean-Louis Bourrasseau et Oskan, un barbier turc, tous deux m’ont appris, pendant 6 ans, le métier de barbier. Ils m’ont fait confiance et ont vu également mes capacités à devenir barbière, malgré les réticences de certains clients.

Pourquoi La Barbière de Paris (concept et nom) ?
Il fallait que je m’installe. Alors j’ai repris un vieux salon de coiffure pour homme, dans le 9ème arrondissement de Paris. Le début n’a pas été simple : une coiffeuse dans un salon de coiffure pour homme n’était pas toujours bienvenue, ni même acceptée ! « Où est le patron ? » me demandaient certains d’entre eux ! Ou encore « Jamais une femme ne touchera à mes cheveux ! » Quant aux prestations de barbier que j’avais également développées, ce fut long également avant que les people (George Clooney, Brad Pitt…) assument de porter une barbe de quelques jours, une moustache. Nous étions en 2008 et à partir de là tout s’est accéléré…
Quant au nom il est venu d’une manière particulière : un de mes clients m’appelait : Madame La Barbière. Alors j’ai gardé l’idée et ajouté « Paris ».

Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné en matière de soin ou autre ?
Aimer ce que je fais car c’est un gage de réussite. Et puis, savoir m’extraire de certaines situations pour les voir de haut, c’est-à-dire avoir une vision globale pour faire une meilleure analyse. J’y travaille avec un coach.

Et celui que vous donnez le plus souvent aujourd’hui ?
L’excellence ! En visant la lune, on récolte les étoiles.

Quelle est la base line… de La Barbière de Paris ?
Amener le métier d’artisan au rang d’art pour sublimer les hommes. Cela peut paraître prétentieux mais c’est tout le contraire : il s’agit de valoriser les savoir-faire.

Quel est le soin signature qui définirait le mieux La Barbière de Paris ?
Sans botter en touche, je dirai le diagnostic qui englobe, entre autres, le conseil et l’analyse de la morphologie de chacun. Notre métier c’est de révéler l’âme de chaque homme à travers ses cheveux et ses poils.

Quels sont vos soins préférés et réguliers côté beauté, coiffure, forme, massage, spa ?
Si je fais régulièrement des soins du visage, quelquefois des massages… mon pêcher-mignon c’est la pédicure (ndlr : médicale). J’adore ! C’est à la fois un moment de détente et un soin indispensable pour mon métier. Le pied c’est la base !

Et vos adresses côté beauté, coiffure, forme, massage, spa ?
C’est souvent quand je suis en vacances. Je citerai le Royal Mansour, son Spa Chanel où le service est unique mais également le Pedi Mani Cure Studio by Bastien Gonzalez où j’ai eu l’occasion de faire récemment une pédicure : royal ! Et l’Atelier du Sourcil.

Quel est votre premier geste le matin ?
Je bois un verre de jus d’orange avec pulpe. Côté soin, j’hydrate ma peau avec une crème, je me maquille peu sauf en hiver où je peux éventuellement utiliser un peu de fond de teint.

Et votre dernier geste le soir ?
Femme d’entreprise oblige, je suis l’actualité de La Barbière de Paris sur les réseaux sociaux, Internet. Avant de me coucher, je retrace aussi ce qui s’est passé dans la journée. Enfin, ce que j’aime par-dessus tout, pas tous les soirs certes, c’est dessiner une innovation, écrire une idée pour l’avenir de mon entreprise, pour ne pas les oublier.

Quelles sont vos marques cosmétiques préférées ?
Chanel, Aqua di Parma dont j’adore les eaux de Cologne et la gamme La Barbière de Paris qui vient de sortir, après un an et demi de travail. Et d’ailleurs, même si ce sont des produits pour homme, je les ai tous testés sur mes cheveux et continuent de les utiliser. J’ai voulu des fragrances légères, fraîches... qui n’empêchent pas de se parfumer ensuite. J’aime aussi les illustrations de Geoffroy Guillin, qui parlent d’elles-mêmes, se suffisent pour utiliser les produits.

Un produit culte ?
Mon rouge à lèvres Chanel ou plutôt mes rouges à lèvres Chanel. J’en ai partout : dans mon sac, sur mon bureau…

Côté alimentation, que privilégiez-vous ?
Le naturel, le sain, les produits du terroir, comme le foie gras que j’achète en Dordogne, l’été. Au petit-déjeuner, je mange des fruits. Et j’ai la chance d’avoir une aide chez moi, qui cuisine divinement bien des matières nobles, de saison, sans gras… en sublimant les saveurs.

Que faites-vous pour vous ressourcer ?
Tôt le matin, quand tout le monde dort encore, je monte à Montmartre, je marche seule, je regarde les touristes, les passants… Bref, j’observe. C’est une habitude que m’a enseignée ma mère et que j’essaye de transmettre à mon fils pour que lui aussi s’autorise à imaginer, à rêver, à raconter des histoires… C’est d’ailleurs notre rituel du soir : on se raconte des histoires (inventées) à tour de rôle, pour emmener l’autre...
Plus basiquement et pour me ressourcer je fuis la population. Je me retrouve alors face à la nature et à moi-même.

En conclusion, quels sont, pour vous, les piliers d’une bonne hygiène de vie ?
Manger sainement, c’est-à-dire de façon équilibrée, et se nourrir aussi de l’amour que l’on donne à notre entourage et que l’on reçoit de lui.

Et votre devise dans la vie ?
L’excellence. C’est mon mot d’ordre, qu’il s’agisse de mes clients, de mes collaborateurs, de mon entreprise. Cela se traduit dans tout : l’accueil, le raffinement… Etre dans l’excellence c’est répondre aux vrais besoins d’un homme.
Et l’innovation. C’est la seule manière de rester première dans son domaine, et tant pis si on est copié, c’est la preuve alors que l’on avait raison !

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