Entretien avec Murielle Maître, hypno-thérapeute comportementale

Parce que l’hypnose est mal connue, mal comprise, elle donne lieu souvent à des interprétations ou des raccourcis partisans. Pour en savoir plus sur cette technique, dont les débouchés sont nombreux, même dans le microcosme très rigide de la médecine occidentale, j’ai interrogé Murielle Maître, hypno-thérapeute comportementale, qui intervient également chez God Save The Slim à Paris 8, dans une approche anti-stress, mieux-être, minceur, etc. Voici une synthèse de notre entretien…


La définition de l’hypnose
En préambule, voici la définition synthétisée de l’hypnose, que livre Antoine Bioy, Docteur en psychologie, Responsable scientifique de l’IFH, qui n’a rien à voir avec les scènes décrites dans Les Cigares du Pharaon, un album de Tintin, ou les 7 Boules de Cristal.
« Chacun a pu faire l’expérience d’un roman dont la lecture consciencieuse permet de s’évader, ou celle d’une suspension hors du temps à force de contempler le mouvement des vagues. En bref, chacun a pu faire l’expérience d’un état de conscience modifiée (différent de l’état de veille habituelle). L’état hypnotique est précisément ce moment de conscience où les choses sont perçues autrement. Depuis la seconde moitié des années 90, cet état a été identifié et caractérisé en imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle et PET-Scan), attestant ainsi de son existence réelle. Scientifiquement, on peut maintenant affirmer que l’état hypnotique est une réalité.
Se mettre en état d’hypnose, ou faire de l’hypnose avec un praticien, c’est reproduire intentionnellement cet état de conscience avec un objectif qui varie selon le cadre dont il est question (détente, soin, évolution personnelle…).
L’état hypnotique étant la reproduction d’un état naturel et spontané, tout le monde peut y avoir accès, mais pas forcément de la même façon. Si la plupart des individus répondent bien à des suggestions verbales directes, d’autres auront besoin d’une approche indirecte pour provoquer l’état de conscience modifiée recherchée. »

L’hypnose ne s’apprend pas en un jour
Si l’hypnose est une technique ouverte à tous - il suffit de dix jours de formation pour être technicien, quinze supplémentaires pour être praticien et quinze autres pour être maître technicien - la maîtrise de l’hypnose ne s’acquiert pas en quelques jours mais par une pratique régulière et par une réelle capacité d’écoute. Emmener une personne vers un état hypnotique requiert du savoir-faire, notamment l’utilisation d’un langage qui lui parlera, l’interpellera car sien. Ainsi, la personne doit se retrouver dans les mots utilisés. Le praticien ne s’adressera pas de la même façon à un adulte ou à un enfant. Parallèlement, la démarche de consulter un hypno-thérapeute doit être pleinement assumée pour être efficace. Inutile de prendre rendez-vous pour un tiers : il faut le vouloir soi, être prêt(e) à atteindre un objectif, qui prendra plus ou moins de temps en fonction de chacun(e). En effet, chaque individu a sa propre conception et évaluation du temps qui devrait lui être nécessaire pour perdre du poids, arrêter de fumer, retrouver de la confiance en soi, parler avec aisance en public, être moins stressé(e), arrêter de se ronger les ongles, mieux gérer ses acouphènes… Dans le même temps, le praticien devra veiller au bien-fondé des objectifs fixés, à leur adéquation aussi avec l’environnement (écologie) dans lequel la personne vit. D’où la nécessite absolue, pour le praticien, de s’adapter à la personne.

Les principes de l’hypnose
Murielle Maître insiste également sur le principe même de l’hypnose, à savoir qu’on ne peut pas faire faire à quelqu’un ce qu’il n’a pas envie de faire, personne n’ayant la volonté intrinsèque d’être manipulé. Ainsi, la perte de contrôle lors d’une séance d’hypnose ne serait qu’un mythe : la personne en hypnose entend tout et garde les yeux ouverts si elle le souhaite (en fixant un objet). Dans les faits, l’hypnose est l’inverse de la perte de contrôle, c’est, au contraire, la reprise du contrôle de soi. D’où, d’ailleurs, l’impuissance de l’hypnose face à une personne « non consentante » ou qui ne sera pas disposée « à être en hypnose ». L’hypnose s’appuie sur le principe de volonté d’aller mieux, de trouver des solutions à une addiction, un mal-être... Elle vient en renfort quand les modes de fonctionnement que nous avons appris ne sont plus efficaces pour bien vivre. En d’autres termes, l’hypnose permet de déployer notre créativité pour gérer un stress, de trouver des solutions saines pour y pallier, sachant qu’elle ne travaille pas sur le symptôme mais sur le terrain ou le déclencheur du symptôme.

Le déroulement d’une séance d’hypnose
Avant d’entrer dans le « vif du sujet », une séance d’hypnose intègre d’abord un long entretien avec le patient, pendant lequel l’hypno-thérapeute va recueillir des informations (anamnèse), décrypter ses besoins, ses objectifs, le rythme qu’il imagine pour les atteindre, le vocabulaire qui lui est sien, les astuces déjà employées (et inefficaces) pour pallier aux situations de stress, de mal-être... S’ensuit l’analyse des déclencheurs desdites situations, sachant qu’ils varient d’une personne à l’autre (un même symptôme pour différents déclencheurs). L’état hypnotique se déroule, lui, après cette analyse profonde, et dure de 40 à 45 minutes. La personne est assis(e), consciente et reçoit les paroles du praticien. Pendant ce laps de temps, comme vous l’aurez compris, le choix des mots est clé. En plus d’utiliser un vocabulaire qui parle à la personne en hypnose, le thérapeute les formule de façon positive et encourageante. Ainsi, il parlera de gagner en légèreté plutôt que de perdre du poids, de se sentir bien versus lutter contre le stress…

Les débouchés de l’hypnose comportementale
Arrêt du tabac, alimentation plus saine (se nourrir autrement en changeant ses habitudes), confiance en soi lors d’une prise de parole, acquisition de comportements sains, lutte contre des désagréments de type grincement de dents, acouphènes… font partie des domaines d’application de l’hypnose. Dans ce dernier cas, l’hypnose ne va pas réduire les acouphènes mais permettre à la personne de mieux les gérer en la rendant moins attentive à ces bruits, en ne s’y intéressant pas.

L’hypnose & God Save The Slim
Quant à la collaboration de Murielle Maître avec Jenny Murphy de l’institut God Save The Slim, elle est née d’un constat de Jenny : les soins minceur mécaniques, notamment, sont une chose mais ne suffisent pas, seuls, quand la personne désireuse de perdre du poids n’y est pas pleinement disposée, si elle n’apprend pas, parallèlement, à mieux se nourrir, à croire en sa perte de poids. L’hypnose permet de mettre en place des habitudes saines. Et parce que Jenny croit en une approche globale, hypno-thérapeute, mais également naturopathe, coach sportif complète l’offre de God Save The Slim en matière de rituels minceur mécaniques, massage détente, soin du visage…

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